Momentum a développé un cas d’étude hypothétique de piétonnisation du centre-ville de Montréal sur une période de 24h, en saison estivale pour mettre de l’avant le potentiel d’utilisation de l’analyse de données et pour tester des solutions alternatives en transport.
Pour cette analyse, nous avons extrait tous les déplacements véhiculaires à partir des données ouvertes de l’enquête Origine-Destination d’EXO (2013). Ensuite, nous avons établi des courbes isochrones pour déterminer le nombre de déplacements qui pourraient être effectués par des modes de transport alternatifs à la voiture. Cartographier ces informations avec un logiciel de Système d’information géographique (SIG) a permis de visualiser les déplacements qui peuvent se faire en 10 minutes à pied, en 30 minutes à vélo et en 40 minutes en transport en commun.
Les résultats
Nous estimons que 669 km sont parcourus quotidiennement à destination du centre-ville et que la distance de parcours moyenne est de 16 km; annuellement, les automobilistes parcourent 244 305 km pour accéder au centre-ville.
Ces déplacements véhiculaires produisent 102.9 millions de litres de dioxyde de carbone (CO2) par jour et 37.5 milliards de CO2 par année. Ces émissions ont un effet néfaste sur l’environnement et sur la santé, surtout pour les populations plus vulnérables. En piétonnisant le centre-ville pendant une journée d’été afin d’encourager des alternatives de déplacements durables, il est possible d’éliminer 54 718 déplacements véhiculaires et 38.1 millions de CO2, en supposant que des véhicules de classe moyenne sont utilisés.
En conclusion
Notre étude démontre les types d’outils et d’analyses que nous effectuons et comment ceux-ci permettent d’utiliser des données pour développer des recommandations en aménagement de la mobilité, en planification et en design urbain.
Nos recherches démontrent qu’un grand nombre de déplacements automobiles pourrait être effectué en transport alternatif. Des données plus précises telles que les codes postaux des points d’origine et de destination, des comptages routiers et des données sur l’utilisation des transports en commun permettraient une analyse plus approfondie des déplacements vers le centre-ville. Ces informations peuvent servir à développer des interventions d’aménagement qui visent l’amélioration du confort et de l’attractivité des routes existantes de transport alternatif, ainsi que des stratégies pour répondre aux besoins des automobilistes en les encourageant à utiliser d’autres modes de transport. Cela permettrait aussi de développer des solutions temporaires, avant de déterminer les mesures d’investissement, de planification et de design à mettre en place de façon permanente.
Des améliorations aux réseaux cyclables et de transport en commun sont prévues au courant des prochaines années, en plus d’une hausse du taux de déneigement des pistes cyclables durant la saison hivernale. Montréal est d’ailleurs la meilleure ville cyclable d’Amérique et se classe même 18e au rang mondial pour ses aménagements cyclables sécuritaires. À Montréal, le terreau est fertile pour développer des solutions en mobilité durable et on espère que l’opportunité de piétonniser le centre-ville pour tester de nouvelles idées innovantes se présentera bientôt!