Bilan des trois premiers mois: Les particularités de l’aménagement urbain à Montréal

Publié le : 28 Fév 2022
Après trois mois passionnants à Montréal, Amélie discute des excentricités observées qui différencient Montréal de Londres

Après trois mois à Montréal, le temps est venu de prendre un peu de recul et de réfléchir à ce que j’ai appris en déménageant ici. Comme toute grande ville, Montréal présente son lot de défis et d’opportunités; par exemple, le volontarisme grandissant envers le développement durable, l’augmentation du coût de la vie et du logement, et les nouvelles technologies influencent toutes les sphères de notre vie urbaine. Mais la métropole se distingue aussi par ses caractéristiques, ses particularités – voire petites excentricités – qui sont intimement liées au contexte, aux circonstances et à la culture propres aux gens qui façonnent la ville en l’aménageant ou en y vivant, tout simplement.

Ce mois-ci, je me penche sur les particularités que j’ai découvertes à Montréal, plus spécialement sur les différences entre Londres et ma nouvelle ville d’adoption.

Des (gros) véhicules… partout!

Nous connaissons tous ce cliché nord-américain : on se déplace en voiture. Étant originaire d’une ville où beaucoup de conducteurs s’attendent à rouler pare-chocs à pare-chocs entre 17 h et 19 h, je comprends malheureusement bien la dépendance à l’automobile. En arrivant à Montréal, ma sympathie a toutefois fait place à l’étonnement quand j’ai vu des camions quasi interminables traverser la ville! En tant qu’ingénieurs et urbanistes, nous sommes bien conscients des restrictions en vigueur dans les rues de Londres, où la longueur d’un véhicule ne doit pas dépasser 16,5 mètres. Cependant, à Montréal, la situation est un peu différente et il n’est pas rare de voir des camions de 18 roues dont la longueur peut dépasser les 25 mètres.

Les conséquences?

Nous comprenons qu’à Montréal, c’est la norme. Toutefois, un problème se pose au cœur de la ville : l’espace alloué à la chaussée doit être méticuleusement aménagé afin de permettre le passage de ces gros véhicules, ce qui, par conséquent, réduit considérablement l’espace disponible pour les autres usagers, dont les piétons et cyclistes. Par ailleurs, la question de la sécurité force le maintien d’une séparation nette entre les véhicules et les autres modes de transport, et par le fait même, empêche la proposition d’aménagements plus flexibles, comme des espaces partagés.

La taille des véhicules affecte le design et les opportunités de changement. En discutant avec un urbaniste local, j’ai appris que la Ville est dotée d’un règlement pour encadrer les trajets que peuvent emprunter ces camions (http://www2.ville.montreal.qc.ca/camionnage/), et que la réglementation sur la taille des véhicules est un sujet brûlant ici. Alors qu’on étudie la possibilité de réglementer encore davantage, de nouvelles occasions pourraient apparaître et permettre de réaménager la chaussée de manière à faire plus de place aux modes de transport durables, particulièrement sur les grandes rues à plusieurs voies où le concept de « boulevard urbain » pourrait être employé pour optimiser l’espace. Ces changements en vue promettent des moments excitants pour mes trois prochains mois à Montréal, et les suivants!

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